Lettres de Socrate à Diotime

Cent cinquante lettres du philosophe néerlandais Frans Hemsterhuis à la Princese de Galitzin

von

En 1775 la jeune Princesse de Gallitzin cherche quelqu’un capable de
la conseiller dans le choix des livres qu’elle lit et de guider sa lecture.
Il est vite trouvé dans la personne du philosophe Frans Hemsterhuis.
Mais paradoxalement c’est elle qui va le guider: elle sera sa Diotime,
la ‚conductrice des âmes‘, sa Seelenführerinn, selon la traduction de
Goethe (dans une lettre à Charlotte von Stein du 9 novembre 1784). La
Princesse guidera le Socrate batave comme, dans le Symposium de Platon,
la prêtresse Diotime a initié le Socrate d’Athènes dans les mystères
de la philosophie.
Leur correspondance est un témoignage précieux d’une amitié ‚céleste
‚, qui a commencé sous l’égide de Platon. Elle est une comtesse
allemande, épouse de l’ambassadeur russe à La Haye, et lui est commis
auprès du Conseil d’Etat, fils d’un philologue célèbre, lui-même philosophe
bien connu. Pendant 15 ans ils se sont écrits fréquemment. Les
lettres traitent aussi bien des problèmes philosophiques que de la vie
de tous les jours. On y trouve l’expression de ses grands soucis causés
par les troubles politiques.
Leur amitié a donné un nouvel essor à la production philosophique et
littéraire de Hemsterhuis. On peut poursuivre le développement de la
pensée mûre de Hemsterhuis et souvent même reconstruire en détail la
genèse de ses dialogues. L’influence de la Princesse se fait sentir surtout
dans la présentation de sa philosophie.
On trouve dans ces lettres des jugements parfois sévères sur les grands
systèmes métaphysiques d’un Descartes ou Leibniz, une lutte acharnée
contre tout matérialisme, une sympathie cachée pour son compatriote
Spinoza et, avant tout, une admiration sans bornes pour Socrate ‚qui
créa la seule bonne et vraie philosophie‘ et pour Platon, ’son interprète
‚.
Nous présentons ici un choix de cent cinquante lettres complètes et de
nombreux fragments avec un commentaire, une introduction, une petite
bibliographie et un index nominum.
M.F.Fresco
Prof. M.F.Fresco est ancien professeur de philosophie de l‘Université
de Leyde (Pays Bas)